A propos des dérives (sectaires)
Dernière mise à jour : il y a 2 jours
Le monde actuel voit fleurir de plus en plus de thérapeutes en tous genres ou du moins de personnes se déclarant comme tel. Bon nombre sont malheureusement pris dans le syndrome de l’imposteur, et dans des pratiques que l’on peut qualifier de dérives, parfois sectaires.
Ils se positionnent sur leurs traumatismes non résolus en se faisant croire qu’ils vont aider l’autre, ce qui est une duperie. Ils ne peuvent l’aider que s’ils sont libérés eux mêmes, ce qui est très rarement le cas. Un thérapeute ou un enseignant ne peut amener l’autre que jusqu’où il est allé lui même. Seul un travail approfondi permet d’atteindre une certaine liberté, notamment en termes de contre-transfert, car un thérapeute qui n’est pas libéré de sa souffrance, non seulement alimente celle de son «patient », mais est en plus affecté par celle de ce dernier.
Ce phénomène est ce que Janov appelle un déjouement. Plutôt que d’affronter et de se libérer de son traumatisme, le thérapeute met en place une défense qui consiste à se faire croire qu’il est libéré, alors qu’il va revivre et jouir de son traumatisme à chaque séance qu’il donnera.
Par ailleurs, nombreux sont les thérapeutes ou pseudo-thérapeutes qui se substituent aux médecins, ce qui a des conséquences fâcheuses pour les patients. Le travail spirituel ne remplace pas la médecine et chacun doit rester à sa place. En revanche, il permet d’en enrichir l’action. Il en va de même de la psychanalyse, trop souvent décriée à tort par des personnes qui ne la pratiquent pas et/ou qui ont peur d’affronter leur souffrance.
Cette situation a pour origine une défiance grandissante vis à vis du monde médical qui s’est accentuée depuis le COVID. De plus en plus de patients reprochent à la médecine de ne prendre en compte que le corps et pas le psychisme dans le traitement de leurs pathologies, et de n’être traités que comme des numéros, sans humanité.
Un changement radical est nécessaire afin d’améliorer la prise en charge des malades car la maladie est un symptôme, et la médecine ne traite bien souvent que ce dernier sans en chercher l’origine, ce qui conduit à des récidives. Si les méthodes douces ou alternatives peuvent aider, voire résoudre le problème dans certains cas, il est nécessaire de rester rationnel et de s’en remettre à la médecine quand cela est nécessaire, même si elle a de nombreux progrès à faire en termes d’écoute et de prise en charge de l’individu souffrant.
Nous sommes pour la mise en oeuvre d’une médecine intégrative, pluri-disciplinaire, mais pas seulement d’un point de vue médical. Par exemple, les problèmes psychiques, les traumatismes, ne sont pas résolus par la prise en charge psychiatrique médicamenteuse qui ne fait que bloquer les symptômes qui sont pourtant la voie d’accès au Réel comme l’expliquent Freud et Lacan. Bien souvent, la psychanalyse est nécessaire pour faire émerger l’origine du traumatisme qui peut conduire à des maladies graves, et la médecine ne les traite que par rapport aux symptômes, sans en connaître ni en chercher la cause.
C’est cela qu’il faut changer, mais cela suppose une véritable ouverture du corps médical aux disciplines comme la psychanalyse, la naturopathie, l’ayurvéda, la médecine chinoise ou encore la pratique des arts internes comme le Qi Gong (qui commence à faire ses premiers pas dans certains hôpitaux), voire les soins énergétiques. Mais cela remettrait en cause le monopole du médicament et des médecins, car comme le dit Mère, il faut bien qu’il y ait des maladies pour qu’il y ait des docteurs, et c’est bien le fondement même du problème !
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